En Cisjordanie, pour aller d’une ville à l’autre, il ne faut pas réfléchir en termes de kilomètres mais d’obstacles à franchir. Entre les routes réservées aux Israéliens, les colonies juives et les check-points militaires qui peuvent surgir à tout moment, prendre sa voiture est un casse-tête pour les trois millions de Palestiniens qui vivent dans le territoire occupé.
Check-points
Exemple ? Entre Ramallah et Naplouse, la grande ville du Nord, il faut compter une heure et demie de route, si tout se passe bien. Mais si l’armée israélienne installe un check-point quelque part sur votre parcours, l’histoire risque de se compliquer. Il n’est pas rare de patienter jusqu’à deux heures dans sa voiture pour franchir un barrage.
Jusqu’ici, il était impossible d’anticiper, même avec les quelques groupes Facebook dédiés à l’état du trafic routier. Pour être sûr d’honorer un rendez-vous important, il n’y avait qu’un moyen : partir en avance ! Mais tout ça, c’était avant Doroob Navigators. En juin, l’entreprise palestinienne Doroob Technologies a lancé cette application, consultable sur son téléphone, qui donne l’état du trafic en temps réel. Elle fonctionne sur un modèle participatif : tout le monde est invité à diffuser les infos.
20 000 abonnés
Rien de révolutionnaire. Mais si Doroob Navigators compte déjà 20 000 abonnés, c’est que l’application propose ce que les autres ne font pas. Google Maps, qui ne prend pas en compte les colonies et les routes réservées aux Israéliens, est inutilisable par les conducteurs palestiniens. Quant à Waze, l’application la plus populaire en Israël, elle envoie un message de prudence quand on lui indique une adresse dans les territoires occupés…